
Ceci n’est pas une cérémonie
21 min
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Dans cette inoubliable expérience en dôme, deux jeunes poètes espiègles, des matriarches et des bisons nous conduisent avec bienveillance devant certains épisodes particulièrement sombres de la vie au Canada pour les Autochtones.
CECI N’EST PAS UNE CÉRÉMONIE est une expérience cinématographique en dôme, créée par le réalisateur niitsitapi Ahnahktsipiitaa (Colin Van Loon). Cette œuvre immersive transcende les médias traditionnels, plongeant les spectateurs dans un royaume où passé, présent et futur se confondent. Deux poètes autochtones espiègles nous guident à travers ce monde onirique, défiant les conventions modernes et explorant les réalités sombres de la vie autochtone au Canada. Dirigée par des matriarches et des bisons (Inii), l’expérience nous confronte aux dures vérités de l’oppression coloniale, tout en posant une question poignante : « Maintenant que vous savez, qu’allez-vous faire ? » Ce récit marquant nous incite à témoigner, à apprendre et à ne jamais oublier.
PRIX ET DISTINCTIONS
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- MEILLEURE INNOVATION FULLDOME | Jena Fulldome (2025)
- SÉLECTION OFFICIELLE | Fort Myers Film Festival (2025)
- SÉLECTION OFFICIELLE | Dome Under Film Festival (2025)
- SÉLECTION OFFICIELLE | Festival du film de Sundance, États-Unis (2022)
- SÉLECTION OFFICIELLE | Festival du film de Tribeca, États-Unis (2022)
- SÉLECTION OFFICIELLE | Festival international du film de Calgary, Canada
- SÉLECTION OFFICIELLE | Festival du Nouveau Cinéma, Canada (2022)
- SÉLECTION OFFICIELLE | imagineNATIVE Film & Media Arts Festival, Canada
- SÉLECTION OFFICIELLE | Festival international du film de Vancouver, Canada
MOT DU RÉALISATEUR
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Dès que j’ai commencé à travailler sur CECI N’EST PAS UNE CÉRÉMONIE, j’ai su qu’il s’agissait là d’une mission. Grâce à d’incroyables conteurs autochtones et à une technologie de pointe, j’ai souhaité créer une expérience de réalité virtuelle inoubliable qui permettrait à l’auditoire de se plonger dans la tradition de témoignage de la Nation des Pieds-Noirs, de faire face à certaines des réalités les plus sombres de la vie d’une personne autochtone habitant au Canada.
Mon objectif ? Abattre les obstacles qui nous séparent d’autrui, amener le public à se sentir plus proche des hommes autochtones présentés dans les deux récits d’injustice coloniale. Je voulais tisser des liens qui iraient bien au-delà des gros titres tragiques, créer des témoins, pas uniquement m’adresser à un auditoire.
Produire des témoins est une véritable responsabilité. Il incombe ensuite à ces personnes de répéter ce qu’elles ont vu, entendu. J’espère que ces témoins s’approprieront ces connaissances et les transmettront. Lorsque les gens savent, ils ne peuvent plus rester sans rien faire, j’en suis convaincu.
Je me suis toujours intéressé aux films documentaires, à la manière expressive et imaginative avec laquelle ils dépeignent les problèmes du monde réel. Pour moi, la réalité virtuelle, c’était le moyen idéal de créer une histoire à la fois riche en information et captivante.
Ici, nous nous situons à des années-lumière de l’écran carré que l’on fixe. Le corps réagit. On éprouve les images dans sa chair. On n’a pas toujours le choix ; parfois, on ressent ce type de réponse psychosomatique. On se sent très présent, très conscient.
Nous avons dû repenser toute la méthode de tournage pour réaliser le film à 360 degrés, puisque l’équipe ne pouvait pas se cacher derrière la caméra. Elle a dû faire preuve de créativité pour enregistrer les scènes.
Pendant le développement du projet, deux membres de la distribution sont décédés tragiquement : le poète Taran Kootenhayoo et la leader communautaire autochtone Lillian Howard. Il s’agit d’une perte énorme, tant sur le plan personnel que pour la communauté. J’espère que ce film contribuera à honorer leur mémoire et les récits qu’ils nous ont laissés, alors que nous en prenons connaissance, nous en faisons l’expérience et nous en témoignons.
CRÉDITS
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Écrit et réalisé par
Colin Van Loon / Ahnahktsipiitaa
Produit par
l’Office national du film du Canada
En partenariat avec
imagineNATIVE Film + Media Arts Festival
Mettant en vedette
Adam North Peigan
Robert Sinclair
Poètes
Taran Standing Sunrise Kootenhayoo
Tawahum Bige
Matriarche
Lillian Howard
Directeur photo
Olivier Leroux
Monteuse
Jessica Dymond
Direction artistique, effets visuels
James Monkman
Musique
Nagamo Publishing
Nigel Irwin
Conception sonore et mixage
Nagamo Publishing
Drew Snyder
Assistant réalisateur
Rob Guthrie
Concepteur de la production
Sean McQuillan
Recherchistes de lieux de tournage
Michelle Bond (C-B)
Quentin Johnston (Alberta)
AVEC
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Brian Sinclair — David Lyle
Infirmière — Marlies Dubois
Préposé — Arvind Johal
Agent de sécurité — Otto Szabo
Travailleuse sociale — Michele Wienecke
Jeune Adam — Alexander Eagletail
Rôles de soutien
Jamie Crozier
Donna Kodama
Leanna Nash
Montana Oglesby
Mustafa Yilmaz
Traduction et narration Siksika
Dr. Eldon Yellowhorn
Portraits photographiques
Alanna Blackrider-Onespot
Sujets
Adonis ManyChief
Zane Severite-ManyChief
Adonis Zaharjko
Billy Twigg
Leonard Little Mustache Jr.
Dakota Big Tobacco
Draytin Morden
Justin Meguire
Donald Saddleback
Everett Wolftail
Jonathan Brewer
Brody Bad Eagle
Nathan Avery
Herb Wilson
Kobe Alexander James Morning Bull
Dwayne Delaney
Brayson Breaker
Liam Breaker
Keeran Yellow Horn
Jayden Doore
Earnest Poundmaker
Montana Tyrell Redcalf
Danzel Ear
George Goodstriker
Atreyu Chief Calf
Daniel Pard
Tristen Beebe
Bobby Currie
Joseph Rex Across the Mountain
George Van Loon
James Across the Mountain
Chef électricien
Cameron Watts
Machiniste
Torin Greyeyes-Starblanket
Preneurs de son
Tyler Lucas (C-B)
Zack May (Alberta)
Styliste
Carmen Thompson
Assistantes stylistes
Karuna Breeze Dampsy
Emmy Routledge
Coiffure et maquillage
Keesha Dawson-Harrison (C-B)
Min Jee Mowat (C-B)
Chenise Soosay (Alberta)
Photographes de plateau
Soloman Chiniquay (C-B)
Alanna Blackrider-Onespot (Alberta)
Gestionnaires d’images numériques
Odessa Shuquaya (C-B)
Adam Solway (Alberta)
Régisseuse d’extérieur
Heather McQuillan
Liaison communautaire
Tawnya Plain Eagle
Assistants de production
Dustin McGladrey (C-B)
Richard Wilson (C-B)
Charlene Parsons (C-B)
Kahka-Naikitstakii Crop Eared Wolf (Alberta)
Assistant-monteur
Michael Morin
Animateurs 3D
Brian Vowles
Kodai Yanagawa
Traduction française
Gabrielle Lisa Collard
Traduction blackfoot
Awaakaasaakii
Service de traiteur
Salishan Catering
ÉQUIPE - OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
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Producteur
Dana Dansereau
Producteur exécutif
Robert McLaughlin
Chargée de projet
Laura Mitchell
Coordonnatrice de production séniore
Jasmine Pullukat
Technologue créatif
Vincent McCurley
Gestionnaire des opérations studio
Camille Fillion
Janine Steele
Administratrices du studio
Victoria Angell
Carla Jones
Agente à la mise en marché
Tammy Peddle
Coordonnateur à la mise en marché
Eric Bondo
Stratège médias sociaux
Hannah Martin
Stratège marketing éducatif
Anne Koizumi
Publicistes
Katja De Bock
Jennifer Mair
Conseiller juridique
Christian Pitchen
ÉQUIPE DE IMAGINENATIVE FILM + MEDIARTS FESTIVAL
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Directrice générale
Naomi Johnson
Directeur général
Jason Ryle
Directeur de l’institut
Daniel Northway-Frank
REMERCIEMENTS
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Reba Rose DeGuevara
Edit Van Loon
Van Loon Family
Jimmy and Joanne Small Legs & Small Legs Family
Philip & Joanne Wolfchild
Jonathan Brewer, Kathy Brewer and Brewer Family
Harry Nose Clan
North Peigan Family
CHEF ET CONSEIL DE LA NATION PIIKANI
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Chef Stanley Grier
Conseiller Erwin Bastien
Conseiller Wesley Crow Shoe
Conseiller Che Little Leaf-Matusiak
Conseiller Riel Provost-Houle
Conseiller Doane Crow Shoe
Conseiller Brian Jackson
Conseiller Troy (Bossman) Knowlton
Conseiller Theodore (Terry) Provost
Percy Bullchild et la famille Bullchild — Merci Percy pour tous tes mots merveilleux et pour les histoires que tu as écrites pour nous, les niitsitapi. Ton livre est une source constante d’inspiration, de direction et de sagesse.
Indigenious Matriarch 4 VR/VR (IM4-LAB)
Emily Carr University - Art + Design
Vancouver Film School
BC Housing
Blackfoot Nation Films
Joan Ralph
Jeff Bullock
Calvin Sosick
Southern Alberta Vintage & Classic Car Club
Provost family
Margo Kane
Loretta Todd
Doreen Manuel
Cease Wyss
Tracey Kim Bonneau
Alannah Mandamin
Cheyanna J. V. Kootenhayoo (djKookum)
Kootenhayoo Family
Trevor Solway
George Van Loon
North Van Loon
Oveta, Dan & Roy Kennedy
Leanne Rooney
Robyn Weasel Bear
Jay Cardinal Villeneuve
Ken Tsui
Lizzy Karp
Tug Phipps
Shirley Vercruysse
CECI N'EST PAS UNE CÉRÉMONIE A ÉTÉ CRÉE
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En Alberta sur les territoires traditionnels de la Confédération des Pieds-Noirs (Piikani (Brocket)) Siksika, Kainai (Bloods), et Amskapi Piikani (Montana / Browning), des Tsuut’ina, des nations Îyâxe Nakoda, de la nation Métis (Région 3), et de tous les gens qui vivent dans la région du Traité 7 dans le sud de l’Alberta;
À Vancouver sur les territoires non cédés des nations xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh (Squamish), et Sel̓íl̓witulh (Tsleil-Waututh);
À Coquitlam, sur le territoire principal de la Première Nation kʷikʷəƛ̓əm (Kwikwetlem) (Kwee-kwet-lem), et qui se trouve dans les territoires traditionnels partagés des Tsleil-Waututh (Slay-wa-tuth), Katzie (Kate-zee), xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh Úxwumixw (Squamish), la Première Nation Quay Quayt (Key-Kite) et la nation Sto:lo;
À Toronto, sur les territoires traditionnels des Wendat, des Anishinaabeg, des Haudenosaunee, des Métis et des Mississaugas de la Première Nation de New Credit;
Et sur les terres des peuples Syilx de la Première nation de Westbank et de la bande indienne d’Okanagan; situées dans les territoires non cédés du peuple Syilx de l’Okanagan.
SYNOPSIS LONG
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Le scénariste et réalisateur niitsitapi Ahnahktsipiitaa (Colin Van Loon) nous emmène par-delà l’écran des médias traditionnels pour nous transporter tout droit dans un autre royaume. Là, le passé, le présent et le futur ne font qu’un, les règles coloniales et les présomptions sont oubliées, et on peut enfin aller au fond des choses.
Cette passionnante expérience cinématographique en réalité virtuelle nous plonge au cœur d’un récit qui se déploie tout autour de nous, dans une dimension onirique de l’existence où le temps et les esprits flottent et se confondent, où les histoires s’animent et dansent devant nos yeux. Hôtes de ce monde virtuel immersif, deux espiègles poètes autochtones aux longues tresses vêtus de tenues rouges miroitantes nous guident dans un espace où les protocoles communautaires défient nos notions modernes de responsabilité personnelle. Quiconque a séjourné dans une communauté des Premières Nations ne s’étonnera pas de l’esprit vif et de l’humour parfois corrosif du tandem, dont l’attitude amicale nous facilite l’exploration de certains épisodes particulièrement sombres de la vie au Canada pour les Autochtones.
À la tête de ce royaume virtuel se trouvent des matriarches et des Inii (bisons) : avec fermeté, mais non sans bienveillance, ils nous conduisent devant de dures réalités qu’ont dû affronter les peuples autochtones. Nous découvrons l’histoire de deux hommes blessés par la tradition coloniale du racisme systémique. Court-circuitant le statu quo, ces récits mettent en évidence la cruauté normalisée de l’oppression coloniale et osent demander : « Maintenant que vous savez, qu’est-ce que vous comptez faire à ce propos ? »
CECI N’EST PAS UNE CÉRÉMONIE est une expérience inoubliable qui nous habite longuement. L’œuvre nous met au défi de donner suite à ce que nous avons appris et nous invite à témoigner de ce que nous avons vu et entendu. Parce qu’il faut apprendre de ces tragédies, et ne jamais oublier.
Q & A
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Comment avez-vous eu l'occasion de partager les histoires d'Adam North Peigan et de Brian Sinclair ?
Colin : Adam est un membre de ma famille et, en discutant, j’ai réalisé que c’était une belle histoire. Je ne sais pas si vous connaissez bien sa carrière, mais il milite activement pour la rafle des années 60. Il tenait à partager son expérience en raison de son travail.
L'histoire de Brian était tellement horrible qu'il fallait trouver un moyen de la raconter. Nous avons parlé à plusieurs membres de la famille, puis Robert, comme il le dit dans le film : « J'habite à Winnipeg, je dois aller à cet hôpital. Mon fils était à l'hôpital juste avant que Brian ne subisse ce drame, et j'ai des petits-enfants qui vont y aller. » Il voulait avoir un impact.
Quelle a été l'inspiration derrière la création de THIS IS NOT A CEREMONY ?
Colin : Il y a des choses qui arrivent de temps en temps dans les médias, et c'est tout simplement ahurissant. Comment diable est-ce possible ? Comment cet homme, Brian Sinclair, peut-il aller à l'hôpital et mourir dans la salle d'attente ?
Avec Adam, nous parlons simplement de ce moment où l'assistante sociale sait que ce garçon [Adam] est victime de maltraitance. Ils le font sortir de la maison et le font traverser le jardin, comme si c'était plus sûr.
Ensuite, les poètes ; j'ai toujours été proche de Taran [aujourd'hui décédé] et je le trouvais brillant. Je me suis dit : si nous voulons faire cela et rapprocher les gens de ces personnes et de ces histoires, pourquoi ne pas en témoigner eux aussi ? Pourquoi ne pas témoigner, et nous pourrions ainsi connaître leur ressenti ?
Quel est le rapport entre le titre, CECI N'EST PAS UNE CÉRÉMONIE , et ces histoires ?
Colin : Nous cherchions donc un titre et je réfléchissais aux conséquences de faire appel à quelqu'un pour être témoin et à ce que représente ce genre de responsabilité.
À un moment donné, il est devenu évident que c'était le titre, et les poètes l'ont dit en écrivant leurs poèmes : « Ceci n'est pas une cérémonie, c'est une tradition. Et c'est la tradition canadienne. C'est la tradition canadienne du racisme systématique. »
Nous allions l'appeler, à un moment donné, Puis-je avoir un témoin ? , comme James Brown ou quelque chose comme ça : « Puis-je avoir un témoin ? Hé. »
Qu'espérez-vous que le public retiendra de ce message ? Et à qui s'adresse ce film ?
Colin : J’espère que les gens prendront leur travail au sérieux, leur rôle de témoin. Ensuite, je pense que c’est toujours pour les Autochtones de voir ces histoires, afin qu’ils puissent les connaître, mais aussi pour qu’ils puissent les défendre. C’est pourquoi la fin est plus optimiste. C’est aussi pour les colons, les Napikwans , qui veulent se ressaisir.
Ce film a-t-il été initialement conçu spécifiquement pour la réalité virtuelle ? Ou s'agit-il d'un choix stylistique de votre part ?
Colin : Je pense que c'est les deux. Regarder sur un autre écran n'a pas les mêmes effets. Je pense simplement que si on veut se rapprocher de ces personnes et de leurs histoires, la réalité virtuelle a le pouvoir d'être présente à ces moments-là. On a l'impression d'y être. Je pense que si on regardait Taran et Tawahum interpréter leur pièce de spoken word [sur un petit écran], on ne ressentirait pas la même chose.
Lorsqu'ils s'approchent de vous et qu'ils sont très proches de vous, cela a un impact réel sur la façon dont vous vous sentez en tant que personne qui les regarde. Je veux que les gens se sentent mal à l'aise et qu'ils prennent ce malaise en compte et y réfléchissent.
C'était votre premier projet en VR ? En feriez-vous un autre comme celui-ci ?
Colin : Oui, mais probablement pas avant un moment. Je vais avoir besoin d'une petite pause. C'est le support de cette histoire, mais peut-être qu'une autre histoire nécessitera autre chose.
Alors Dana , pourriez-vous nous parler de votre expérience de travail sur ce film et de la nécessité de vous plonger dans ce genre d'histoires.
Dana : En tant que colon, en tant que Blanc membre d'un comité ayant collaboré avec imagineNATIVE pour définir l'histoire potentielle… nous sommes tombés sur celle de Colin, et elle était brute mais magnifique, on y ressentait toute l'énergie. À l'époque, elle s'appelait Walk a Mile in My Moccasins . Et…
Colin : Quel mauvais titre ! Ce titre n'était pas censé perdurer.
Dana : Mais le concept était là, et il abordait déjà la question de ce qui se passe lorsqu’on met quelqu’un en situation de réalité virtuelle. Qu’est-ce que cela révèle de la réalité virtuelle ? Qu’est-ce que cela révèle de l’histoire que vous écrivez ? Aujourd’hui encore, c’est un peu joli et brouillon, où il n’y a pas de perfection… même dans le titre, CECI N’EST PAS UNE CÉRÉMONIE – mais c’est une cérémonie, mais ce n’en est pas une, donc ça oscille constamment. La réalité virtuelle fait toujours ça, et on l’a vu dans la proposition de Colin. Puis on l’a rencontré, et on s’est dit : « Oh, c’est la personne idéale pour ça. »
Qu'ont pensé les participants de la pièce finale ?
Dana : Quand on a parlé avec Adam, je crois qu'il a eu l'impression que Colin avait vraiment saisi ce qu'il essayait de dire et que cette façon de présenter le tout lui donnait une nouvelle dimension, agréable et percutante. Il a déjà raconté cette histoire, mais elle n'a jamais été présentée de cette façon. On n'a pas encore parlé à Robert, mais il m'a envoyé un texto pour me dire qu'il l'avait trouvée très émouvante.
Pourquoi était-il important d’avoir une équipe autochtone travaillant sur le film ?
Colin : Nous n'avons pas assez d'équipe de tournage en général ; il y a beaucoup de réalisateurs, mais peu de postes spécifiques, comme des monteurs, des coloristes, des concepteurs sonores. Certains excellent dans quelques domaines, mais peu sont vraiment excellents dans un seul.
Je veux toujours soutenir cela, pour des raisons culturelles, nous en avons besoin, pour ne pas avoir à naviguer dans ce fossé culturel, mais aussi pour des raisons égoïstes.
Dana : Oui, du point de vue de l’ONF aussi, il faut soutenir ces métiers, le large éventail de personnes nécessaires à la réalisation de films. Nous souhaitons, tout comme Colin, développer les talents et soutenir le plus grand nombre possible de personnes.






Ahnahktsipiitaa (Colin Van Loon)
Scénariste et réalisateur
D’origine hollandaise et Pied-Noir, le cinéaste Ahnahktsipiitaa est membre de la Nation Piikani. Il a grandi aux côtés de sa mère à Lethbridge, ainsi que dans plusieurs petites villes du sud de l’Alberta. Aujourd’hui, il occupe le poste de directeur des opérations au Indigenous Matriarchs 4 AR/VR Media Lab (IM4-Lab) et siège au Groupe de travail autochtone de Téléfilm Canada. Profondément engagé auprès de sa communauté, il œuvre à valoriser les voix et les récits autochtones, que ce soit en soutenant la relève artistique à travers la série REEL Reservations: Cinematic Indigenous Sovereignty, présentée au Festival Talking Stick, ou par le biais de sa société de production, Blackfoot Nation Films.
Jessica Dymond
Monteuse
Avec plus de dix ans d’expérience en arts médiatiques, Jessica Dymond se spécialise dans le montage d’une vaste gamme de projets, allant du documentaire expérimental aux séries télévisées et films narratifs. Son travail a été présenté dans de nombreux festivals prestigieux, tels que Hot Docs, imagineNATIVE, DOXA, le LA Skins Fest et le Festival du film de montagne de Banff. Elle détient une maîtrise en beaux-arts de l’Université X (anciennement l’Université Ryerson), un diplôme d’études supérieures en communication de l’Université Concordia, ainsi qu’un baccalauréat ès arts de l’Université McGill. À la fin de son parcours universitaire, elle a perfectionné ses compétences en montage vidéo lors d’un stage au Banff Centre. En 2017, elle a également pris part au programme Doc Lab du Festival du film de Whistler..


James Monkman
Direction artistique et effets visuels
James Monkman, directeur artistique et artiste visuel cri, vit à Toronto (Ontario) avec sa conjointe et leurs enfants. Originaire de Winnipeg (Manitoba), il a grandi à l’intersection de la culture autochtone et de la culture occidentale, un double ancrage qui continue de nourrir son travail artistique. Sa pratique repose sur une approche profondément autochtone, qui constitue le cœur de sa démarche créative. Œuvrant avec une variété de médiums, tant tactiles que numériques, il explore à travers son travail des thèmes issus de la pensée, de la cosmologie et du langage autochtones traditionnels, tout en les projetant dans une vision résolument tournée vers le futurisme autochtone. Par cette perspective unique, il cherche à souligner l’importance essentielle des visions autochtones dans une culture nord-américaine en constante transformation.
Nagamo Publishing
Musique et conception sonore
Fondée en 2019, Nagamo est née du désir de rendre accessible une musique de production véritablement autochtone. En collaborant avec un vaste réseau de compositrices et compositeurs métis, inuits et issus des Premières Nations, l’entreprise propose une musique de haute qualité, authentiquement enracinée dans les cultures autochtones. Après avoir établi sa présence à travers le Canada, Nagamo étend désormais son réseau à l’ensemble de l’île de la Tortue, avec l’ambition de rejoindre le marché international. L’entreprise offre à la fois des compositions sur mesure et un catalogue riche d’œuvres prêtes à être licenciées. Qu’il s’agisse de créer une ambiance subtile, de souligner un moment de tension ou de soutenir une scène dynamique, Nagamo insuffle à chaque image une trame sonore à la fois authentique et raffinée.
