La mer de l’Est

2025 | Canada | Réalisé par Michel DT Lam | Produit par Fig 55 | Français, Anglais

Du Mékong au St-Laurent, trois générations, une famille, une forêt déracinée.

La mer de l’Est est une expérience VR qui nous entraîne dans un voyage onirique du Vietnam au Canada. Un exil, une famille, trois générations. De la mer de l’Est au fleuve Saint-Laurent, d’une rive à l’autre, les noms et les mots changent pendant que l’eau circule perpétuellement et la vie poursuit son cours. Tel le courant d’un fleuve, le temps ne s’inverse pas. Mais d’autres arbres peuvent être plantés, d’autres forêts peuvent s’enraciner.

Crédits

Narratrice Chantal Thuy

Écrit par Kim Thuy et Michel D.T. Lam
Réalisé par Michel D.T. Lam

Développé dans le cadre de

Produit par Les productions figure 55

Production
Pascal Pelletier
Philippe Chrusten
Michel DT Lam
Coordination de production:
Anne-Marie Sylvestre
Sarah Sozzi

Design visuel
Unstandard Studio
Directeur de production : Eddy Georges
Environnement 3D : Jacob St Pierre
Personnages 3D : William Bélanger
Animation personnage : Philippe Gélinas.
Artiste de concept : Megan Gaudet Roy

Studio de développement interactif
Neek Studio
Direction technique : Louis TB
Lead développement : Camilo Videz

Conception sonore
Eon Sounds
Superviseur audio et conception sonore : François Jolin
Conception sonore : Iohann M. Miller
Prise de son : Leon Fu

Musique
Một cõi đi về
Paroles et musique : Trịnh Công Sơn

Voix Chantal Thuy
Guitares et piano Michel D.T. Lam
Prise de son, arrangement et mix : Guillaume Coutu-Dumont

Intention de réalisation

Dans cette expérience de réalité virtuelle unique, l’auteure Kim Thuy et moi racontons l’exil à travers trois générations d’une famille immigrante vietnamienne. Ces trois parcours nous permettent de voir à travers les yeux de celui qui dû quitter son pays, celui qui est entre deux cultures et celui qui a la possibilité de peindre un tout nouveau tableau. Ce voyage poétique entre rêve, souvenirs et imagination, est une expérience artistique directement inspirée par l’histoire de ma famille. Ainsi, les noms utilisés sont réels, tout comme les archives familiales glanées au fil du temps. Mon premier film documentaire, «Sur le quai de la gare», racontait à travers des interviews avec ma famille au Canada et au Viêtnam, le moment où chacun devait décider de rester ou de quitter le pays. Comme bien des enfants d’immigrants, j’étais en quête d’identité, ne me sentant ni vraiment Vietnamien, ni vraiment Québécois. J’ai souvent tenté de comprendre le passé de mes parents, la guerre, l’exil et l’immigration, mais les discussions n’étaient jamais très élaborées et fructueuses. L’embûche principale a toujours été la langue; le français étant leur langue seconde et le vietnamien, la mienne. De plus, une certaine réserve et pudeur les empêchaient de s’ouvrir complètement. À ma surprise, avec la caméra, les langues se sont déliées, les mots et les récits ont coulés. Ce film m’a permis de mieux comprendre ma famille sans pour autant satisfaire mes questionnements identitaires. Puis, le cours de la vie m’a amené à réaliser plusieurs projets à travers le monde, racontant la vie des autres. Cette décennie d’errance a approfondi mon sentiment d’absence d’attache, ne me sentant «chez moi» nulle part. Comme j’écris dans «La mer de l’Est», j’ai fait le tour du monde et je n’ai rapporté que des images. 

Plusieurs années après mon premier documentaire, j’ai ressorti ma caméra et j’ai filmé mon entourage: conversations avec mes parents, moments avec ma mère qui cuisine, repas en famille et ultimement, la maladie et le décès de mon père. C’est ainsi qu’encore une fois, j’explorais le monde à travers une caméra. J’ai souvent réfléchi à faire un autre film avec ces archives, mais il y avait cette fois une retenue de ma part qui m’empêchait de partager ce matériel. Ma pratique artistique s’était dirigée vers des projets variés touchant à la musique, l’art contemporain, l’environnement, l’architecture, l’urbanisme, l’astronomie et plus encore, m’éloignant des questionnements personnels. Puis, en discutant avec mon amie et collaboratrice Kim Thuy d’un potentiel projet de réalité virtuelle sur l’exil, cette dernière m’a suggéré de raconter mon récit personnel au lieu d’une fiction et d’utiliser mes archives familiales en y apposant un filtre artistique. En d’autres mots, elle m’a poussé à retourner la caméra vers moi. De là est né «La mer de l’Est». La caméra est virtuelle, mais c’est bien un regard vers l’intérieur que j’ose, afin de mieux comprendre l’extérieur. Nous avons donc imaginé un récit qui est ancré dans mon histoire, mais qui entraîne les gens dans un univers imaginaire. Kim Thuy m’a aidé à trouver une façon épurée de raconter chaque génération. Il fallait aller à l’essentiel du questionnement identitaire de chaque «personnage» et trouver les émotions justes qui en découlent. Elle m’a aussi encouragé à utiliser le nombre minimal de mots pour la narration, quelques touches poétiques, plus près du haïku que de la voix hors-champ qui explique ou qui raconte.

À travers mon parcours personnel et notre travail collaboratif, l’intention est de créer une histoire qui fait vivre chaque génération de l’intérieur. Une immersion dans l’imaginaire d’une famille qui devient de moins en moins vietnamienne d’une certaine façon.  

Michel DT Lam, scénariste, réalisateur

Michel DT Lam

Scénariste, réalisateur

Michel D.T. Lam est scénariste, réalisateur et producteur en documentaire, télévision et nouveaux médias. Parmi ces projets marquants, une collaboration innovante entre l’Orchestre Symphonique de Montréal et la Société des arts numériques, Harmonielehre, une expérience de réalité virtuelle au coeur de l’orgue de la Maison symphonique, Innere Musik (Numix 2020, Meilleure expérience immersive) ainsi qu’une odyssée musicale et graphique avec le film immersif, Partita for 8 Voices (Meilleure expérience immersive au Macon International Festival, Best of Earth Awards – Art and Experiment).

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tp@hubblo.ca

 18 min




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